vendredi 29 avril 2011

Libre parole accordée à Adama Traoré

Je m’appelle Adama Traoré. je suis auteur metteur en scène. J’ai enseigné durant 10 ans le théâtre à l’Institut National des Arts au Mali. Dans cette mouvance là et après  les mouvements démocratiques,  j’ai repris en 1994 l’idée et la décision de  créer la structure qui se nomme Acte sept avec S pour Sensibilisation, E pour Education, P pour Promotion, et T pour Théâtrale.
Et rapidement  le constat est que le paysage culturel malien se caractérisait par des manques : manque d’aide à la création ; manque d’aide à la diffusion ; structures de production artisanales. Il faut dire que durant la première république et même sous la seconde, l’état était animateur et administrateur culturel. Il n’y avait pratiquement rien qui existait de l’initiative privée. C’est donc dans ce contexte que j’ai créé le Festival du théâtre des réalités.
Pourquoi un Festival du théâtre des réalités, me direz-vous ?
Alors c’est parce que la réalité est telle qu’il n’y avait pas de troupe hormis la troupe du théâtre national. Dans beaucoup de lieux autres que le Centre Culturel Français il n’y avait de système lumière et les dramaturges Maliens avaient soixante ans pour la moyenne d’âge et en plus on pouvait les compter sur les doigts d’une seule main.
Donc rapidement le festival  devient projet de développement. Nous avions initié des ateliers d’écriture, initié des formations en régie son et lumière, on a faisait venir du matériel du Bénin et de la Côte d’Ivoire
Et avant l’arrivée du matériel il y avait une formation théorique. Le Festival pour sa part servait de laboratoire pour les pratiques. Rapidement aussi nous avions initié des stages de formation de journaliste culturel parce qu’il fallait arriver à avoir des critiques. Et pour aussi permettre aux Maliens de voir d’autres spectacles, donc de faire aussi des créations, nous avions invité des compagnies de la sous région pour qu’on puisse voir ce qui se passe ailleurs et aider à faire réaliser des créations.

La conception du festival a été une conception éditorialiste c'est-à-dire que chaque édition portait sur un thème  parce que, quelque part, il fallait rapprocher l’art de cette thématique qui se trouvait dans les spectacles plus ou moins. Et autour des conférences qui étaient organisées, nous avions toujours associé la musique. Nous avions une programmation de danse contemporaine et nous avions aussi des projections de films  et ceci a été l’identité du festival qui, jusqu’en 2000, était annuel.

Et à partir de cette date, nous avions décidé de passer en biennale pour donner aux créateurs du temps pour pouvoir développer et affiner les projets . Et entre temps Acte sept a réalisé le guide des artistes plasticiens du Mali qui présente à peu près 60 plasticiens et on a également réalisé un guide des instrumentistes traditionnels du Mali. Nous avions organisé beaucoup de séminaires. Le Mali ayant rapidement décidé d’aller politiquement à la décentralisation, nous avions pensé que cette décentralisation devait aussi permettre des transferts de compétences des collectivités territoriales à la base par rapport à la gestion de la culture.
Nous avions organisé des mini séminaires autour de politique culturelle et décentralisation et essayé de dire comment les collectivités territoriales  pouvaient par exemple s’accaparer de la dimension culturelle qui est transversale dans tous les programme de développement, et spécifiquement qu’ils aient le volet culturel de  leur programme économique social et de développement communal.
Après nous avions organisé un autre séminaire sur la stratégie de création de politique culturelle. Nous avions organisé une semi conférence sur « l’espace et à qui appartient l’espace » en tenant compte des différentes activités d’asociabilité théâtre-sociabilité, cinéma-sociabilité ; les lieux du pouvoir et leur jeu et aussi certains clins d’œil par rapport à l’urbanisation.
Nous avions aussi lancé un drame qui, s’appelle « les lionnes de ma commune » en accord avec les associations laitières des femmes. Et nous organisons chaque année une exposition de photos autour de 40 femmes. Ces 40 femmes sont choisies par l’association et nous engageons une équipe de photographes qui tirent les photos à grand format 60 sur 70. Et avec ça, nous organisons à partir du premier jusqu’au 10 mars des séries de conférences qui sont proposées par ces femmes et ce sont toujours ces femmes qui choisissent leurs conférenciers ou conférencières. Et il y a l’exposition photo. Et autour de cette exposition il y a de l’animation.
Le bureau de Acte sept est un bureau ouvert où il y a beaucoup d’activités qui se passent parce que dans le siège même il y a une activité au quotidien. Par exemple chaque dimanche vous pouvez aller suivre un groupe de musique. Chaque jeudi, il y a des contes. Chaque vendredi on a des improvisations au niveau du théâtre.

Issa Mossi et Bello Marka

Ro – oua : du sifflement jusqu’au dernier souffle !

Odile Sankara dans Ro-Oua en représentation au CCFN Jean Rouch de Niamey


Un décor simple. Un personnage de bleu peint, seul au milieu d’un espace jonché de noix de doum. Un silence de cimetière d’un public attentif, assoiffé de mots fluides qui sortent des profondeurs de la comédienne qui incarne à la fois Ro-oua et le narrateur. Pendant 35 minutes, Odile Sankara raconte l’histoire d’un héros mystique qui émerveille par son ‘’sifflement’’ non pas parce qu’il siffle mieux que les autres- car tout le monde siffle- mais parce que son sifflement est différent, magique

En fait, dans cette histoire tirée d’une nouvelle de Kafka ‘’Joséphine, la cantatrice ou le peuple des souris ‘’, on évoque le rapport qui existe entre l’artiste et sa société, l’artiste et le politique. Ce texte, d’une intense fluidité, d’une mélodie envoûtante nous projette dans un univers  où se croisent vie et mort, succès et échec, l’apogée et le déclin.

Ro-oua est cet homme, cet artiste couronné, adulé et constamment sollicité par son peuple. Obligé de faire toujours plus,  toujours mieux sans jamais faillir, sans jamais se reposer. Il n’en a pas le droit même quand il ne peut plus se tenir debout pour chanter, même quand il n’a plus de souffle pour siffler. Odile nous entraîne dans un parcours artistique fait de hauts et de bas, de doutes mais aussi de certitudes, de joies, de réussites et de déchéances. L’artiste est exploité à fond, sucé jusqu’à la moelle des os. Vidé de ses eaux, il tombe finalement dans l’oubli.

Le spectacle, si beau, nous questionne tous sur notre propre engagement aujourd’hui, en tant qu’hommes d’abord et citoyens ensuite. Et il n’en reste qu’encore plus beau, plus vrai et plus près dès lors que cette comédienne qui a su porter et assumer jusqu’au bout ce personnage, l’a porté dans sa chair, dans son sang, dans sa vérité  première à elle qui est d’être une femme artiste d’ici, nourrie, bâtie, élevée de valeurs qui tissent l’ici, et qui donne ce qu’elle a de propre d’elle, à la diversité culturelle.

Issa Mossi & Bello Marka

Entretien avec odile Sankara

Vous vous appelez Odile Sankara. Vous êtes la  sœur cadette de Thomas Sankara, un illustre révolutionnaire africain. Vous avez choisi d’être comédienne plutôt qu’autre chose. Pourquoi un tel choix ?
Pourquoi j’ai choisi d’être comédienne, ce n’est pas venu tout d’un coup au début. Déjà à la fac (à l’université), j’ai choisi les arts du spectacle et on étudiait les grands auteurs classiques et ça m’a donné l’envie d’épouser cet art et surtout que j’ai eu la chance de rencontrer le directeur metteur en scène de la compagnie ‘’Feeren’’ qui voulait mettre en place la première compagnie à vocation professionnelle du Burkina, Amadou Bourou.
Je suis resté dans cette compagnie durant des années, c’est donc lui qui m’a formé. Mais ce n’était pas un choix que j’ai fait comme ça, j’avais fini les études que j’ai arrêtées en licence, et comme je ne faisais rien d’autre, et comme j’aime bien le domaine artistique et culturel, je vais aller lâ.
Petit à petit donc il m’a convaincu qu’on peut en faire un métier. Nous, on croyait pas du tout. Et puis, c’était vraiment en attendant un boulot.
Et puis petit à petit le fait de jouer m’a donné l’envie et surtout ce qui m’a fait décider, c’est que subitement je me suis rendu compte que c’est le lieu de la liberté même si la liberté n’est pas totale, le lieu ou l’on pouvait prendre un minimum de liberté parce qu’on parle et les gens vous écoutent. Et moi en tant que venant d’une société fallocrate, hiérarchie de la société au Burkina, alors la femme n’existe pas : et pour moi, c’était une façon, mon choix définitif de faire le théâtre, c’était ma façon de pouvoir exister en tant que femme et de pouvoir prendre la parole.
Moi, ça me fait mal de voir certaines femmes qui ont du talent mais qui n’arrivent pas à se libérer.

Vous avez joué dans une pièce intitulée Mitterrand et Sankara de Jacques Jouet dans une mise en scène  Jean-Louis Martinelli.  Est-ce là une façon  pour vous de perpétuer la mémoire de votre frère ?
Disons que j’ai pris le rôle par hasard, c’était une comédienne du Burkina Justine qui le jouait initialement (paix à son âme), et puis après son décès il voulait reprendre le spectacle parce qu’il y avait beaucoup de gens qui voulaient du spectacle. C’est la qu’il m’a approché, il a entendu parler de moi, il veut que je prenne le rôle du théâtre simple dans le spectacle. Il y a deux personnages : Mitterrand et Sankara.
Au spectacle on s’était déjà rencontré sur une idée pour un spectacle à monter. J’ai accepté, mais c’est un hasard parce que s’il m’avait approché comme ça sans qu’on ait travaillé au préalable, je n’aurais pas accepté. C’est vrai que tout de suite j’ai pas réalisé, mais l’on a joué plusieurs fois (avec des tournées en Afrique centrale et de l’ouest, en France), et c’est en le jouant que j’ai compris que ce n’était pas seulement un simple spectacle comme je joue les autres spectacles. Il y avait ici un engagement parce que je lisais le discours de Lomé de 1984 au début et l’autre actrice lisait le discours de la Bonne de 1986.
J’ai trouvé que c’était plus qu’un spectacle, mais c’était un message plus fort, un engagement politique.

Odile, vous exercez aujourd’hui un métier difficile, celui  de comédienne engagée ou si vous préférez de comédienne tout court. Quelles sont les difficultés que vous rencontrez en tant que femme surtout ?

J’ai toujours dit à mes sœurs que nous ne sommes pas logées à la même enseigne que les hommes quant au regard social. Et une femme comédienne d’abord, il y a beaucoup qui ont abandonné et je crois que ce n’est pas seulement au Burkina, le théâtre pour trouver un conjoint, parce que le conjoint disait tu choisis entre le théâtre et moi.
Et comme dans nos société la femme à un certain âge doit forcement être mariée, sinon elle n’est rien, n’a aucune considération, eh bien elle privilégie ça, parce que c’est notre éducation d’aller se marier au détriment du théâtre.
Quelque chose que l’on rencontre toujours est que la fille qui exerce le métier de théâtre est plus indépendante et plus libérée.
Et aux yeux de notre société la femme doit avoir une certaine tenue, attitude et comportement dans les lieux publics. Alors que la femme qui joue le théâtre le fait avec des hommes, on a pu casser cette barrière en jouant sur scène avec les hommes.
On taxe les femmes qui vivent une vie dévergondée alors qu’il n’en est rien de cela. Mais grâce aux événements au Burkina on a dépassé ça. Dieu merci aujourd’hui on a pu porter un autre regard sur la femme qui joue dans le spectacle des arts.

Vous avez joué dans A corps perdu de Kouam Tawa, Quarttet de Heiner Muller dans une mise en scène de Fargass Assandé, spectacle qui a été présenté ici à Niamey au CCFN Jean Rouch mais aussi une pièce comme Médée de Max Rouquette et bien d’autres. Dans quel  genre théâtral préférez-vous évoluer ? Contemporain ? Classique ?
J’aime le classique mais je rends hommage au contemporain. Mais pour moi le classique est comme un laboratoire de travail. Non seulement parce que les textes sont bien écrits, ce qui oblige l’acteur d’être dans l’exigence de la langue mais aussi parce qu’il s’agit des grands personnages dits monstres qui sont au delà de l’humain dont l’incarnation permet à l’acteur de travailler la dimension du jeu d’acteur.

Vous animez un stage de lecture à haute voix à de jeunes comédiens nigériens dans le cadre du festival Emergences. Pourquoi un stage sur la lecture ? Qu’est-ce que cela peut apporter de positif à ces jeunes ?
Quand Alfred m’a parlé de festival, j’ai bondi pour le rassurer de ma disponibilité à être utilisée. Certes il n’y avait pas les moyens mais je sais que le Niger vient de traverser une tragédie. Et je crois dans pareille situation il n’y a que les artistes pour relever la situation. Dans toutes les sociétés du monde  chaque fois qu’il y a une déstructuration sociale, un déclin, il n’y a que les arts pour ressusciter l’image du pays.
Le choix de la lecture se justifie par le fait que la lecture est fondamentale. Quand Alfred m’a chargé de choisir un texte, j’ai bondi sur ‘œuvre de Kourouma que je crois être la synthèse de l’Afrique d’après les indépendances et de tous les maux que l’on a connus et que l’on continue à connaitre suite à la colonisation.
Le théâtre étant le lieu de la parole, le comédien peut puiser dans la lecture pour continuer de travailler. Surtout qu’aujourd’hui nous le savons bien que les productions théâtrales ne courent plus les rues. Ça devient de plus en plus difficile. Un comédien peut faire un an sans monter sur scène. A quel moment se réclame-t-on comédien quand on ne joue pas. Comment continuer à travailler pour demeurer comédien même si on n’est pas sur le plateau. Voila  pourquoi je trouve la lecture fondamentale et même à l’origine du théâtre. Les grands auteurs classiques lisaient dans l’agora.
La lecture permet de continuer d’exister comme comédienne. Et Dieu seul sait que dans l’écriture classique comme contemporaine nous avons un trésor enfoui qui a passé en revue toutes les questions qui sont encore d’actualité. Cela est valable non seulement pour les comédiens mais aussi pour construire l’Afrique d’aujourd’hui.
Passer de l’écriture de la matière morte à la matière vivante, et qu’un auteur n’existe pas s’il n’est pas lu. Aussi un texte littéraire n’a aucune importance s’il n’est pas partagé avec un public.

Odile, une dernière question. Quelles appréciations faites-vous de l’évolution du spectacle théâtral en Afrique ?
C’est une grande question, je vais être franche, je crois que le théâtre africain comme partout au monde (même si ailleurs avec les moyens qui y sont mais il y a un semblant de faire du théâtre qui existe et qui rencontre du public et qui est encore vu), tel n’est pas le cas en Afrique, ou la crise a fait qu’il n’y a pas de grande production.

Petit à petit les acteurs eux-mêmes sont allés dans la facilité. On est allé dans des sites qui sont pour moi un peu légers. On est allé dans l’humour, le théâtre humoristique, les feuilletons basés sur l’humour. Ça fait rire soit, mais pour moi ça affaiblit le théâtre parce que quand les acteurs vont la bas pour gagner leur pain quotidien, c’est facile et d’accès facile, ça demande moins de travail. Donc tout le monde court la bas et le théâtre en prend un coup. Il n’y a  plus de grande formation comme à l’époque des comédiens aguerris. Le théâtre a beaucoup reculé parce que les acteurs ne sont plus formés, on joue, on est dans l’à peu prés du jeu sur scène. Et tout le public est allé vers les feuilletons. Personne ne vient dans les salles sauf pendant les festivals où on fait du tapage.

C’est vraiment très complexe. C’est un ensemble des choses et de faits qui font que le théâtre africain régresse. Mais je reste optimiste. On a dit il y a un siècle que le cinéma va venir tuer le théâtre. Il est arrivé et il a même pris de l’avance sur le théâtre. Mais le théâtre est toujours vivant parce que ça reste un art vivant. Un art où on a sur scène quelque chose de concret. C’est pourquoi je reste optimiste quand on fait le diagnostic du théâtre, je dis toujours que le théâtre ne peut pas mourir parce que c’est particulier justement avec son interaction, ce qui l’empêchera de mourir.

Interview réalisée par Issa Mossi

Chez Tiffa


l'ambiance du salon

Amour, humour, cancan, chant. De la musique caustique aussi. C’est tout cela qu’on retrouve ‘’Chez Tifa’
Dans son salon de coiffure,  Tifa tresse les cheveux,  les défrise, entretient les dreads mais les commérages s’en mêlent aussi et cela donne un cocktail détonnant.

Tifa  est une femme mondaine et impudique à outrance. Flanquée de sa cousine bonne à tout faire et à tout dire, elle reçoit ses clientes et clients. Sa cousine de bonne, cette bonne-là dit tout ce qui lui passe par la tête à sa patronne mais aussi aux clientes.

A propos des clientes qui acceptent encore de venir chez Tifa, la première veut se faire une belle coiffure pour conquérir « l’homme de sa vie », l’homme  à la 4x4 climatisée. Eh oui, elle en a marre de flirter avec des minables dont l’un d’eux lui a déjà fait un enfant. La belle veut changer de vie, vivre dans une grande et somptueuse villa. Puis passent au salon qui pour l’entretien de ses locks, qui pour une pédicure ou encore pour une coiffure homme à la mode.
A chaque fois, fusent petites histoires croustillantes, anecdotes hilarantes et surtout impudiques. Il y en a même une qui propose à Tifa des aphrodisiaques et des produits aux vertus magiques pour se faire aimer par son homme ou même l’apprivoiser ou le rendre docile comme un enfant. La présentation de ces produits sera même suivie de démonstrations de toutes les positions imaginables qu’une femme peut offrir à un homme.

Si les spectateurs ont bien ri, cependant ils ont été très souvent choqués par certaines scènes ou paroles très osées. La prédominance de l’indécence, caractérisée par la référence au sexe et même à l’acte sexuel dans les gestes, les attouchements, avait produit chez le public une certaine réprobation.
La fonction du théâtre est-elle de choquer, de provoquer ou de former et sensibiliser le public aux problèmes ? Tout aussi  demander à un artiste, un metteur en scène de taire ou de zapper certaines parties de son spectacles sous prétexte qu’elles choquent, n’est-ce pas de la censure ?
Tout de même ! L’image que l’on peut retenir de cette scène, c’est celle d’une femme soumise qui essaie de se libérer par des moyens dérisoires et inefficaces. Chacune de ces femmes qui croient s’élever finit toujours par retomber dans les mêmes travers.
Avec une mise en scène et un décor assez simples, une alternance entre chant, danse et jeu théâtral, Eva Doumbia a su donner à ce spectacle un charme certain.

Issa Mossi et Bello Marka

Solo de danse : 1 pour 300



Un personnage surgi comme de nulle part traverse le public. D'abord dans le noir. Ensuite de la lumière naît. Bleue. Rouge. Puis elle se fait bariolée. Le personnage monte sur la scène. Il s'assoit. Il raconte. Il nous raconte sa vie. Une vie pas toute dans le blanc. Une vie surtout faite de souvenirs….Éparpillés . Des fragments qu'il cherche à recoller. Mais au delà de ce qu'il a perdu, il lui reste quelques choses. Et l'une d'entre elles, et dont il est sur, c'est la discothèque, où son père vendait des disques, les fameux 33 et 45  tours.  D’afro beat. De Salsa. Patchenga. Rumba. Devant cette discothèque, l'enfant en garde toujours souvenir, il dansait. Et se valait le regard des passants qui venaient. Rentraient. Achetaient.
Histoire en danse. Mais histoire en paroles d'abord. La danse, ici contemporaine, elle, vient ensuite. Au son de la musique afro cubaine, ou autre, on sent le déchirement de ce personnage qui tire les étoffes qui tissent son décor. Comme pour réunir. Recoller ces morceaux éparpillés de sa vie. Dans les musiques qui se suivent, on découvre même des airs de Takamba .Les pas de danse sont magistraux. Peut-être aurait-il fallu, on s'en sent la nostalgie, au delà de cet air emprunté au mécanique, une touche de mensualité. Le Takamba, rappelons-le, est d'abord douceur et grâce.
Cependant, lorsque coule le son du rythme Zambouka, on se perd un peu. Celui qui connaît ce rythme Zarma, lui sait une manière propre. Peut-être, est-on à même de se demander avec un petit air de regret, que ces pas n'ont pas été recueillis à la source pourtant si proche, mais juste à un bras du fleuve Niger?
Mais ce qui reste au demeurant, assez frappant de ce spectacle, c'est une originalité qu'on lui doit reconnaître. Au public qu'on a habitué à des spectacles de danse moderne brute, voici pour une fois, qu'on en propose un qui est soutenu par une histoire. Une histoire émouvante qui tient et qui conduit le spectateur ravi jusqu'au dénouement qui semble un soupir, un gémissement, un pleur qui remonte du noir.  Histoire donc à voir...Mais aussi, pour davantage plaire à ceux-là qui iront la voir, histoire à revoir, pour mieux l'affiner et la rendre plus aimable encore...
Issa Mossi et Bello Marka

jeudi 28 avril 2011

La cérémonie de l'ouverture officielle du festival en images

Le directeur du festival en compagnie du ministre de la jeunesse, des sports et de la culture délivrant son allocution




une vue de l'assistance                                                

mardi 26 avril 2011

Stage de lecture à haute voix

Émergences Festival de théâtre à Niamey, c’est à partir du 27 avril. Mais, déjà, le stage de lecture à haute voix qui fait partie des activités prévues dans cette période, vient de débuter le lundi 25 avril au Centre culturel Franco-Nigérien Jean Rouch de Niamey. Animé par Odile Sankara, comédienne Burkinabé, il réunit une douzaine de comédiens venus d’Agadez, Maradi, Zinder, ainsi que le Club UNESCO et d’autres comédiens et comédiennes venus de différentes troupes théâtrales de Niamey. Voilà ce que dit Odile Sankara sur le but assigné à cette formation : «  Le but de cet atelier ? C’est que nous sommes des pratiquants du métier du théâtre qui est le lieu de la parole. Et nous ne lisons pas. Nous ne connaissons pas les auteurs bien que les classiques africains nous aient laissé un héritage formidable. C’est vrai de dire qu’il y a des moments où on n’a pas les moyens de la production théâtrale. Mais on peut tenir cette flamme du théâtre en faisant des séances de lecture publique dans les cités où nous vivons chaque jour. Cela nous permet de rester dans le métier, de demeurer, en attendant d’avoir des moyens de faire de grandes créations. Et d’ailleurs, à l’origine, c’était ça le théâtre. Les grands auteurs classiques, dans la mythologie, écrivaient et ils allaient devant le grand public lire leurs textes que les gens critiquaient parfois ou écoutaient simplement. La deuxième chose qui motive la tenue de cet atelier de lecture, c’est que les acteurs eux-mêmes puissent travailler leur diction et leur souffle. Il est en effet important de savoir qu’un texte de théâtre que je prends pour pouvoir l’amener sur la scène, pour le transmettre au public, pose ses propres exigences. Et à ce niveau de travail, on voit que la lecture est fondamentale et qu’elle est la base même du travail de l’acteur. La troisième chose est que nous voulons que cet atelier soit une courroie de transmission pour les participants qui peuvent, à leur tour, initier de telles rencontres dans leurs sphères d’intervention ou leurs régions respectives. Cela ne dépend que d’eux et de leur volonté. Cela ne demande pas de sous, et on peut faire des choses formidables pour la population qui souvent n’a rien à faire et a grandement besoin de ces activités là».



L'atelier s'achève par une restitution publique le vendredi 29 avril à 19 heures au CCFN Jean Rouch. Le public pourra découvrir ou redécouvrir des extraits de En attendant le vote des bêtes sauvages et de Monè, outrages et défis d'Ahmadou Kourouma.

Moustapha Bello Marka

jeudi 21 avril 2011

conférence de presse de lancement



Lors d’une conférence de presse tenue au Centre Culturel Franco Nigérien Jean Rouch de Niamey, Alfred Dogbé, entouré de deux formatrices, la Burkinabé Odile Sankara et la Franco-ivoirienne Eva Doumbia, a expliqué de long en large les attentes de la 5ème édition du festival de théâtre de Niamey Emergences.
Cet événement culturel organisé chaque année par la compagnie Arène Théâtre a pour objectif de contribuer à l'émergence d'un environnement professionnel de production théâtrale au Niger. Chaque édition d'Émergences propose des représentations théâtrales, des rencontres et débats autour de questions intéressant les métiers de la scène, des ateliers et stages de formation continue réservés aux professionnels du spectacle, ainsi que des animations diverses.
Pour cette édition 2011,  Arène Théâtre se propose de développer un  Programme d'appui à la création théâtrale nigérienne afin de contribuer à renforcer les capacités d'administration et de gestion, de création et de production des troupes et compagnies professionnelles du Niger. Le programme comporte un séminaire dont le thème portera sur les Enjeux et perspectives de la production théâtrale au Niger, deux stages en écriture dramatique afin d'amener les participants à maîtriser les bases théoriques et pratiques de l'écriture dramatique, à les mettre en œuvre pour développer leurs projets de pièce de théâtre et un stage en administration de compagnies dont le but est de doter les stagiaires des connaissances et compétences nécessaires pour assurer l'administration et la gestion courante d'une compagnie de théâtre. 
Les activités du Programme d'appui à la création théâtrale nigérienne bénéficient du soutien financier du Fonds international pour la diversité culturelle de l'Unesco. Elles complètent et enrichissent le programme général du festival qui comporte aussi : un stage de lecture à haute voix, 2 lectures-spectacles, 17 représentations théâtrales au CCFN Jean Rouch, Centre des jeunes de Karadjé, centre des jeunes de Talladjé, à la prison civile de Niamey et à l'Université Abdou Moumouni.

Bon vent à la 5ème édition du Festival Emergences.
Issa MOSSI
Responsable Presse du Festival

vendredi 15 avril 2011

Conférence de presse au CCFN

Le mercredi 20 avril 2011 à 10 heures au Centre culturel franco-nigérien Jean Rouch de Niamey, aura lieu la conférence de presse de lancement des activités de la cinquième édition d'Émergences-festival de théâtre à Niamey.

L'équipe d'organisation présentera à la presse et aux invités les objectifs, les participants, les partenaires et le programme du festival, en présence des festivaliers déjà présents à Niamey.

Vous y êtes invités. Vivement.

Mercredi 20 avril à 10 heures au CCFN J Rouch.

Report du stage d'écriture dramatique

La première session du stage d'écriture dramatique, initialement prévue du lundi 18 au samedi 30 avril est reportée à une date ultérieure.

Toutes nos excuses pour cette modification qui ne dépend pas de notre volonté.

Nous communiquerons très rapidement de nouvelles et très certainement meilleures informations.

dimanche 10 avril 2011

Stage-création avec Eva Doumbia

Bonjour à tous, Arène théâtre acceuille la franco-ivoirienne Eva Doumbia pendant Emergences du 13 au 30 avril 2011. Elle animera deux stages qui aboutiront à des créations qui seront en représentation à Emergences. Les travaux débuteront donc ce mercredi 13 à 8H30 au CCFN/JR.

Enfin la liste participants au stage d'écriture dramatique

Voici enfin la liste des personnes retenues pour prendre part au stage d'écriture dramatique qui aura lieu du 18 au 30 avril 2011 :

1. Abdourhamane Saidou, CCFN Zinder 

2. Adama Akili - festival Gatan Gatan (Niamey) 

3. AlKassoum Souley, Alam Théâtre (Agadez) 

4. Ali Hadi - Troupe culturelle Kouss-Man (Maradi) 

5. Bachir Djibo Gambo, association Culture Espoir - Zinder 

6. Bintou Amadou Mamadou - CCFN Zinder 

7. Boukari Moussa Angou, compagnie Zindirma - Zinder

8. Illiassou Boureima, Toupe Kokari Théâtre - Tillabéri 

9. Laouali Jariri, Alliance Française- Maradi 

10. Moustapha Bello Marka, compagnie Zindirma - Zinder 

11. Siradji Adamou, Troupe théâtrale Ladabi RJM-ORTN Maradi 

12. Saley Boubé Bali, compagnie Mandé - Niamey 

13. Tsahirou Hamidou, Troupe artistique et culturelle étoile de l'Ader -Tahoua 

14. Boubacar Maman Lawan, Alliance française de Maradi 

Une lettre d'invitation et une lettre d'entente seront adressées à chacun par mail.