vendredi 29 avril 2011

Chez Tiffa


l'ambiance du salon

Amour, humour, cancan, chant. De la musique caustique aussi. C’est tout cela qu’on retrouve ‘’Chez Tifa’
Dans son salon de coiffure,  Tifa tresse les cheveux,  les défrise, entretient les dreads mais les commérages s’en mêlent aussi et cela donne un cocktail détonnant.

Tifa  est une femme mondaine et impudique à outrance. Flanquée de sa cousine bonne à tout faire et à tout dire, elle reçoit ses clientes et clients. Sa cousine de bonne, cette bonne-là dit tout ce qui lui passe par la tête à sa patronne mais aussi aux clientes.

A propos des clientes qui acceptent encore de venir chez Tifa, la première veut se faire une belle coiffure pour conquérir « l’homme de sa vie », l’homme  à la 4x4 climatisée. Eh oui, elle en a marre de flirter avec des minables dont l’un d’eux lui a déjà fait un enfant. La belle veut changer de vie, vivre dans une grande et somptueuse villa. Puis passent au salon qui pour l’entretien de ses locks, qui pour une pédicure ou encore pour une coiffure homme à la mode.
A chaque fois, fusent petites histoires croustillantes, anecdotes hilarantes et surtout impudiques. Il y en a même une qui propose à Tifa des aphrodisiaques et des produits aux vertus magiques pour se faire aimer par son homme ou même l’apprivoiser ou le rendre docile comme un enfant. La présentation de ces produits sera même suivie de démonstrations de toutes les positions imaginables qu’une femme peut offrir à un homme.

Si les spectateurs ont bien ri, cependant ils ont été très souvent choqués par certaines scènes ou paroles très osées. La prédominance de l’indécence, caractérisée par la référence au sexe et même à l’acte sexuel dans les gestes, les attouchements, avait produit chez le public une certaine réprobation.
La fonction du théâtre est-elle de choquer, de provoquer ou de former et sensibiliser le public aux problèmes ? Tout aussi  demander à un artiste, un metteur en scène de taire ou de zapper certaines parties de son spectacles sous prétexte qu’elles choquent, n’est-ce pas de la censure ?
Tout de même ! L’image que l’on peut retenir de cette scène, c’est celle d’une femme soumise qui essaie de se libérer par des moyens dérisoires et inefficaces. Chacune de ces femmes qui croient s’élever finit toujours par retomber dans les mêmes travers.
Avec une mise en scène et un décor assez simples, une alternance entre chant, danse et jeu théâtral, Eva Doumbia a su donner à ce spectacle un charme certain.

Issa Mossi et Bello Marka

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire