vendredi 29 avril 2011

Solo de danse : 1 pour 300



Un personnage surgi comme de nulle part traverse le public. D'abord dans le noir. Ensuite de la lumière naît. Bleue. Rouge. Puis elle se fait bariolée. Le personnage monte sur la scène. Il s'assoit. Il raconte. Il nous raconte sa vie. Une vie pas toute dans le blanc. Une vie surtout faite de souvenirs….Éparpillés . Des fragments qu'il cherche à recoller. Mais au delà de ce qu'il a perdu, il lui reste quelques choses. Et l'une d'entre elles, et dont il est sur, c'est la discothèque, où son père vendait des disques, les fameux 33 et 45  tours.  D’afro beat. De Salsa. Patchenga. Rumba. Devant cette discothèque, l'enfant en garde toujours souvenir, il dansait. Et se valait le regard des passants qui venaient. Rentraient. Achetaient.
Histoire en danse. Mais histoire en paroles d'abord. La danse, ici contemporaine, elle, vient ensuite. Au son de la musique afro cubaine, ou autre, on sent le déchirement de ce personnage qui tire les étoffes qui tissent son décor. Comme pour réunir. Recoller ces morceaux éparpillés de sa vie. Dans les musiques qui se suivent, on découvre même des airs de Takamba .Les pas de danse sont magistraux. Peut-être aurait-il fallu, on s'en sent la nostalgie, au delà de cet air emprunté au mécanique, une touche de mensualité. Le Takamba, rappelons-le, est d'abord douceur et grâce.
Cependant, lorsque coule le son du rythme Zambouka, on se perd un peu. Celui qui connaît ce rythme Zarma, lui sait une manière propre. Peut-être, est-on à même de se demander avec un petit air de regret, que ces pas n'ont pas été recueillis à la source pourtant si proche, mais juste à un bras du fleuve Niger?
Mais ce qui reste au demeurant, assez frappant de ce spectacle, c'est une originalité qu'on lui doit reconnaître. Au public qu'on a habitué à des spectacles de danse moderne brute, voici pour une fois, qu'on en propose un qui est soutenu par une histoire. Une histoire émouvante qui tient et qui conduit le spectateur ravi jusqu'au dénouement qui semble un soupir, un gémissement, un pleur qui remonte du noir.  Histoire donc à voir...Mais aussi, pour davantage plaire à ceux-là qui iront la voir, histoire à revoir, pour mieux l'affiner et la rendre plus aimable encore...
Issa Mossi et Bello Marka

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