dimanche 15 mai 2011

Ce qu'ils pensent du festival

Certains festivaliers ont bien voulu confier à Moustapha Bello Marka leurs avis sur le festival : qu'est-ce qui a marché ? Qu'est-ce qui n'a pas marché ? Vous pouvez compléter, nuancer, enrichir. Réagissez vous aussi !  

Toudeba Bobbele,  
scénographe et comédien, Ouagadougou Burkina Faso
Je suis artiste comédien conteur et scénographe. Je viens du Burkina. Je suis au festival Emergences pour travailler sur l'aspect scénographique. J'étais déjà là en 2008 et en 2011. Je trouve qu'il y a une grande évolution. Il y a des choses qui ont eu une nette amélioration. D'autres qui se sont perfectionnées. Mais il y a encore des choses à parfaire sur le plan organisationnel. La coordination doit être revue un peu et il faut revoir aussi l'aspect logistique. Cette année il y a eu des coupures imprévues d'électricité. Il y a des prévisions...Mais un spectacle qui a été prévu avec des lumières qui ont été conçues et créées des mois à l'avance, quand tu trouves brusquement qu'il n'y a pas de courant, du coup cela abat et les comédiens et le metteur en scène. Tu as l'impression que tu as répèté inutilement. Cela démotive acteurs, metteur en scène et toute l'équipe artistique. Et aussi ce que j'ai remarqué c'est que la précision manque souvent dans la distribution des tâches. Un chauffeur qui se retrouve à la fois dans un atelier ...Ca crée souvent un disfonctionnement. Pour améliorer la qualité de la scénographie, on a un bon exemple qui est celui des Recréatrales. Du point de vue scénographique les Recréatrales ont un collège de scénographes qui est l'Association Faso-Scéno qui est une compagnie composée de techniciens, de scénographes, de peintres, de plasticiens, et tous les corps du métier des arts. Ici à ma connaissance je ne connais pas de scénographe, et cela est un handicap. Il faut y penser. Il faut animer des ateliers d'initiation à la scénographie, à la régie son et lumière et autres parce que tous ces éléments accompagnent la création artistique. Ils sont certes à l'ombre mais ils jouent un rôle très important qui fait que le spectacle est encore mieux et même meilleur. Il y a des choses à faire en termes de formations, ateliers, initiation aux différents métiers de la scénographie.

Hermass Baguidi
directeur de compagnie Avemian - Cotonou Bénin
En dehors de la programmation qui n'a pas bien fonctionné, ça a été un festival de plaisance. Les gens se sont croisés mais la programmation n'a pas permis le débat et la communion. Quand on sort de la salle, c'est la nourriture qui est primordiale. Et quand on finit de manger, il est déjà tard, il faut que tout le monde se quitte. Du coup il fallait trouver de petits moments d'entracte pour que les gens puissent se retrouver et dire « ah oui, j'ai vu ton spectacle, j'ai aimé ceci, j'ai pas aimé cela ». Il faut de l'échange. Sinon pour la programmation ce sont les horaires qui ont posé problème. On a vu de très belles choses et la participation des pays la sous-région a été une très belle chose, que ce soit Petit vélo du Burkina Faso ou les spectacles venus du Togo, du Bénin ou des spectacles nigériens, c'était très bien. Mon voeu est que la programmation des spectacles tienne encore plus compte à l'avenir de la sous-région et qu'on améliore en trouvant des moments pendant lesquels les gens puissent se croiser et discuter des spectacles.  

Edouard Lompo  
Directeur de l'ensemble kassai, metteur en scène et dramaturge, Niamey
J'ai touvé que l'organisation était meilleure que d'habitude. Qu'il y a eu de belles initiatives comme le séminaire que nous avons pu organiser sur le théâtre nigérien. Nous avons pu discuter et mettre en place un Réseau des compagnies de théâtre. C'est un bon début. Pour ce qui n'a pas bien marché, au niveau des spectacles la programmation a été un peu compliquée. Il y avait des spectacles qu'on avait ratés qui ne jouaient qu'une seule fois. Ceci parce qu'il y avait d'autres spectacles qu'on devait voir. Il fallait donner la possibilité pour permettre au moins aux gens de voir tous les spectacles.  

Mahamadou Hama Souley dit Sankadi  
comédien compagnie théâtrale Zindirma (Zinder) Je dirai avec les expériences que j'ai eues, qu'il y a eu beaucoup d'évolution sur le plan organisationnel et aussi au niveau des spectacles qui ont été accueillis. J'ai beaucoup aimé la restauration et l'hébergement. Ce que je suggère c'est de voir les programmations de spectacles. J'ai trouvé cela trop lourd. Ce n'est pas facile certes mais on peut mieux faire par rapport au déplacement des artistes. Parce que une réalité est là : on ne vient pas seulement dans un festival pour jouer mais aussi pour voir les autres jouer. Du moment où on décide d'avoir des sites différents pour jouer des spectacles, il faut savoir que si on s'engage en ce sens, on doit mettre les moyens pour que les autres artistes ne jouent pas à la même heure et qu'ils puissent avoir la possibilité d'aller voir d'autres spectacles. Niamey est grand, les sites sont éloignés les uns des autres. Il faut revoir ça.  

Fatima Tchiombiano
comédienne compagnie Arène Théâtre - Niamey
Par rapport aux éditions précédentes cette année je dirai chapeau pour les organisateurs du festival. Mais au niveau de la programmation, on ne pouvait pas suivre certains spectacles alors qu'il aurait juste fallu décaler de trente minutes pour que cela soit bien. Au niveau de l'hébergement, il faut trouver une formule. Souvent quand on finit les spectaces, les lieux d'hébergement sont loin et pour pouvoir avoir le temps de discuter avec les acteurs, c'est difficle.
 
Cheikh Kotondi, 
directeur de festival Bijini-bijini- Niamey
Ce qui a marché, c'est le séminaire qui a eu lieu où les gens ont eu à échanger sur les problèmes et les perspectives du théâtre au Niger. Parce que c'est quelque chose qu'il fallait faire et vraiment là on a pu le faire. Ce qui n'a pas marché à mon avis est qu'il y a des spectacles aux mêmes heures dans des espaces différents. On a envie de voir 2 spectacles et les 2 spectacles doivent jouer 2 fois et sont programmés presque à 2 endroits différents à la même heure. Cela nous a vraiment beaucoup dérangés. Si on pourrait à l'avenir essayer de faire de telle sorte que pour un spectateur comme nous on puisse voir tous les spectacles ce serait une bonne chose. Que les gens aient le temps de se déplacer pour suivre un autre spectacle. Et pour ceux qui sont à la commune 5 si on peut faire que le décalage soit encore plus long, ce serait bien. Le pont est ce qu'il est. Le temps qu'on passe là bas et essayer de voir l'ensemble des spectacles et c'est déjà trop tard.  

Habib Mahaman Latif,  
comédien Zindirma, participant à l'atelier de lecture à haute voix
Pour moi l'organisation a bien marché. Mais ce qui a posé problème c'est qu'au moment où les troupes jouent il y a des personnes qui n'arrivent pas à suivre les spectacles. Alors qu'on est tous là pour s'enrichir de l'expérience des autres.  

Diabaté Abdel Nasser  
Comédien, club Unesco Niamey, participant au stage de lecture
Je trouve que ce qui a marché c'est surtout l'organisation, l'atelier,  

Hamani Moumouni  
Comédien, Cie Galgadin Matassa Agadez, participant au stage de lecture
Mon avis par rapport à cette édition est que je suis globalement satisfait. J'au suivi une formation de lecture à haute voix, et cela était d'un grand apport. Pour moi c'est un succès  

Seidou Bassirou
comédien, Club Unesco Niamey, participant au stage de lecture
Ca fait la troisième édition à laquelle je participe. Comparativement aux autres éditions je pense qu'il y a de l'amélioration. Ca veut dire que les recommandations et les observations ont été prises en compte. Sur le plan restauration et prestation de spectacles, il y a de l'évolutiuon, il n'y a pas de retard. Tout a bien fonctionné. Idrissa Aoui, Technicien Centre Culturel Franco Nigérien Jean Rouch, Niamey On est vraiment au coeur de Émergences. Ce qu'il y a lieu de faire est de réorganiser la programmation parce que cela permet aux techniciens de bien cadrer. Quanfd tu as deux, trois voire quatre spectacles. Surtout j'insiste sur la programmation qu'il faut bien cadrer.  

Aminatou issaka
Artiste comédienne Arène théâtre, directrice festival Paroles de femmes (Niamey).
Pour moi dans l'ensemble ça va. Ce qui est intéressant, c'est que en termes d'organisation ça va par rapport aux éditions passées. Certes il y a toujours des choses qui restent à corriger mais dans l'ensemble ça va en termes d'organisation. Côté spectacles c'était tout à fait clair que les projets qui vont être présentés sont des projets qui viennent à peine de finir. Ce sont donc les premières qu'on va voir. Maintenant je pense que si l'on veut vraiment améliorer, il faut créer un cadre pour pouvoir faire des critiques des différents spectacles.C'est important de faire des critiques. Cela peut nous faire avancer. Ce que je suggère dans l'avenir c'est qu'il faut qu'on tienne compte que pour créer il faut du temps et du matériel. Il faut se donner le temps qu'il faut pour créer. Cela ne sert à rien de créer dans la précipitation. Donnons-nous du temps pour créer et montrer de belles choses.

Propos recueillis par Bello Marka

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