dimanche 15 mai 2011

Confessions posthumes


Confessions posthumes  de Danaî Ouaga-Balle, mis en scène et interprété par Kokou Yémadjé - Production Kokou Théâtre, Bénin. 

« Seul...Je me sens seul. Dans le tourment, on a besoin d'un regard, d'un sourire... » C'est par ces mots poignants que commence Confessions posthumes ». Le « monologue met en scène l'histoire d'un couple marié voici trente ans mais dont la femme vient de mourir voici juste trois mois. Et le mari découvre parmi l'héritage laissé par la défunte, un carnet dans lequel elle consigne minutieusement, avec un plaisir sadique, ses «  petits secrets ». Par exemple, le mari apprend que son épouse, le trompait avec Eric... Eric, c'est le témoin de leur mariage... Et voici ce que l'épouse pense de lui : « Avec toi ma vie a été une course sans fin. Le bonheur était ailleurs. ». Evidemment, le bonheur était, se trouvait n'être qu'entre les mains de Eric... Ce même Eric, l'amant de la femme est également l'amant du mari... Mieux l'homme apprend que : « Tangui n'est pas ton fils ». Le coeur brisé, mais qui s'accroche encore, il répond « Mais pourtant il m'a toujours appelé papa! ». Perdu dans son désespoir et le whisky où il noie ses douleurs, il demande à l'absente : « Mais alors, il est le fils de qui « ? Question à laquelle seul répond le silence... Histoire de couple qui prend un plaisir vicieux à se mentir, à se faire mal, à se tuer l'un l'autre à coups de révélations ahurissantes... Voici Confessions posthumes . Le texte semble un vrai poème. Le jeu, est à la hauteur. Les répliques qui viennent soit du personnage au présent, soit du carnet de la défunte dans l'absent, sont limpides, fluides. Et quand le personnage coupe le fil avec la défunte, confessions posthumes, sent quelque part, l'odeur du roussi d'un divorce posthume. Kokou Yémadjé qui a interprété la pièce, s'est mis en scène lui-même. Un vrai défi. Dans le public qui vient de l'ovationner, quelqu'un a demandé : « Ce monsieur est-il le frère de Fargass (Assandé) ? En tout cas il a fait effet avec sa présence sur scène et sa voix de maître ». Comme quoi, la relève est assurée.

Bello Marka

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