dimanche 15 mai 2011

Kokou Yémadjé, comédien et metteur en scène Béninois.

Pouvez-vous vous présenter à nos blogueurs?

Je m'appelle Kokou Yémadjé. Je viens du Bénin. Je suis comédien et metteur en scène.  

Vous venez de signer la mise en scène du mono « confessions posthumes ». Est-ce là votre toute première ? 
Je n'en suis pas à ma première mise en scène. Je fais de la mise en scène depuis 1997. En tant que professionnel, c'est une bonne quinzaine de textes que j'ai mis en scène. Et « confessions posthumes » est une pièce de théâtre monologue écrite par Danai Ouaga Balle qui est un tchadien qui vit au Gabon. C'est un texte qui m'a beaucoup plu de par son esthétique, de par sa pertinence, de par sa construction. il traite d'un sujet qui nous paraît quand même proche de monsieur n'importe qui, qui porte sur une question de vie sentimentale mais assez complexe. Pour la petite histoire, cette pièce traite d'une histoire telle qu'un monsieur se retrouve au soir de sa vie compètement dans la déchéance parce que il a le sida, parce que sa femme vient de mourir il y a 3 mois, parce qu'il a découvert le cahier intime de cette épouse morte dans lequel il découvre que celle-ci l'a de tout temps trompé avec le témoin de leur mariage. Mais en fait lui aussi a trompé sa femme qu'il n'aimait pas véritablement avec ce même témoin de mariage puisqu'il était homosexuel . C'est une pièce complexe ... Quand je l'ai rencontrée, en 2007, j'avais un lot de textes que je devais lire pour voir lequel me plaisait. Cette pièce m'a tout de suite plu. Mais j'avais un problème : le problème de l'homosexualité . Je me suis dit «: »ce texte me plaît; je vais le monter. Je vais le jouer ». Mais j'avais un blocage. Et cette pièce m'a grandi parce qu'après, je me suis dit que même si ça traite d'homosexualité, ce n'est pas moi qui suis homosexuel, c'est un presonnage qui l'est. Cela m'a amené à comprendre que j'avais aussi un blocage en tant qu'acteur à ne pas vouloir incarner un type de personnage donné. Après ça m'a beaucoup plu quand je joue.
 
Pourquoi avoir choisi cette pièce précisément ?
Si j'ai choisi de monter cette pièce plutôt qu'une autre, c'est qu'elle est résolument proche de chacun d'entre nous. C'est véritablement un miroir dans lequel chacun peut se retrouver dans chacun des personnages de cette pièce, sans oser l'avouer publiquement.  

Pouvez-vous nous parler de cette expérience qui consiste pour un metteur en scène de se mettre lui-même en scène ?
Se mettre soi-même en scène n'est pas chose facile, il faut de la méthode, être passionné et acharné. Car cela demande beaucoup de travail. il m'arrive de mettre en scène une pièce en 1 ou 2 mois . Evidemment il y un gros travail en amont. Mais là, après tout un travail effectué seul en tant que metteur en scène, en tant que comédien, j'ai dû faire un travail acharné de près de 6 à 7 mois. Donc vous voyez bien la différence... Se mettre en scène n'est pas chose évidente. C'est beaucoup plus difficile. Cela demande du détachement et c'est compiqué. C'est la raison pour laquelle je n'ai pas facilement monté cette pièce comme j'en ai l'habitude en 1 mois, mais en sept mois. Et pour moi, c'est de début du commencement, à partir du moment où j'ai fait la première représentation et que j'ai eu des retours, des suggestions. De toutes les façons comme c'est une pièce que j'ai beaucoup de plaisir à jouer, je compte la jouer sérieusement

Interview réalisée par Bello Marka

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